Le bon sens… Artificiel
Et on arrive à des moments où prendre le train pour aller à Paris ressemble à des vacances… jusqu’à ce qu’on descende vers le métro, dissipant tout malentendu lié aux vacances…
La ligne 12 achève tout espoir, avec des rames du 19ème siècle abritant des spécimens dignes d’un Jurassic Park… Jurassic peut-être, mais bien branché. Ils tirent des tronches, mais toujours rivés à leurs écrans. Les touristes tentent de sortir de la rame, confrontés à des Parisiennes qui mettent leurs lunettes de soleil au 4ème sous-sol tout en donnant des leçons de civisme aux dits touristes… Et après, on s’étonne de l’image qu’ils gardent de leur passage.
Moi, je me débranche de plus en plus. J’ai troqué ma montre intelligente pour une vieille automatique, mon Spotify pour un vieux lecteur audio, essayant d’échapper à l’IA qui me dicte ma musique.
Arrivé à Paris Expo pour côtoyer la crème du BIM, galère pour trouver où c’est… Quand on ne fait pas partie du gratin, on n’a pas les codes…
Premier constat : je suis vieux, mon dieu c’est certifié…
Deuxième claque : tenter d’échapper à Spotify pour me noyer dans les discussions et les tables rondes sur l’IA…
Des discours et des théories fort intéressants. J’avais l’impression d’écouter des diamantaires parler de leur métier et de leurs produits… J’avais l’impression de vivre dans un autre monde…auquel je n’appartiens pas, faut-il le préciser.
L’IA décrite tantot comme « un enfant de 5 ans » ou encore « un stagiaire » et on parle « d’elle » comme d’une personne… Pas au sens péjoratif, j’en conviens.
Mon dieu, je suis à la traîne, moi l’ex-geek, je suis de l’autre côté désormais… je suis un réac.
« Qui est responsable si l’IA se trompe dans ses calculs ? » Celui qui a présenté ce travail avec sa signature, pardi…
Des gens défilent sur l’estrade pour répéter inlassablement : « Une seule règle : le bon sens », comme si ce n’était valable que dans ce contexte…
Oui, je sais à quoi je ressemble avec mon discours, mais plus je côtoie la crème, plus je préfère le fromage paysan, avec tout le respect pour les deux…
Oui, le « bon sens », et la première règle du « bon sens » : focus sur le projet et pas les outils… Le contenu, bon sang.
Je sors peu du bureau, et chaque fois je suis bluffé par l’effet « Ermite » que j’ai développé. Toujours ravi de revoir des ami.e.s ou de rencontrer des gens avec qui j’échange ici…
Je suis reparti avec une certitude : je n’ai pas à rougir de ce que je fais, loin de là. Le snobisme est un composant essentiel dans les métiers intellectuels qui manquent cruellement de ce fameux « bon sens paysan ».
PS : Je suis un utilisateur de cet outil dont je parle dans l’article 😉 Ermite mais pas arriéré